AU/LAB demande d’inclure l’agriculture urbaine dans le projet de Plan directeur de gestion des matières résiduelles 2020-2025 (PDGMR) de l’Agglomération de Montréal

Le Laboratoire sur l’agriculture urbaine (AU/LAB) vient de déposer son mémoire dans le cadre de la consultation sur le projet de Plan directeur de gestion des matières résiduelles 2020-2025 (PDGMR) de l’Agglomération de Montréal.

Si AU/LAB soutient les objectifs pour une transition écologique et l’atteinte de la vision zéro déchet en 2030 du PDGMR, pour Jean-Philippe Vermette, directeur Politiques publiques et Intervention de AU/LAB, « un tel plan ne peut passer sous silence le potentiel de l’agriculture urbaine pour la réalisation de ses objectifs ambitieux.

L’agriculture urbaine pourrait être un catalyseur de la gestion des matières organiques au sein de sites de gestion décentralisée de la matière organique (SGDMO) dans l’agglomération de Montréal». Avec plusieurs hectares de fermes urbaines et environ une centaine d’hectares de jardins individuels, communautaires ou collectifs, l’agriculture urbaine peut jouer un rôle dans le PDGMR. En effet, par ses multiples atouts et fonctions, l’agriculture urbaine pourrait répondre à plusieurs défis et enjeux liés à la gestion des matières organiques sur le territoire et ce, dans une perspective de développement durable. Toutefois, « la qualité agronomique du compost doit devenir une nécessité, on doit penser à l’utilisation finale du compost produit. La matière organique est une ressource et non un déchet », mentionne Eric Duchemin, directeur scientifique de AU/LAB. « Le maillage entre les activités de compostage et l’agriculture urbaine doit absolument considérer la qualité des intrants organiques ainsi que le produit final issus des activités de compostage, faille importante du système de compostage actuel ».

Cette inclusion de l’agriculture urbaine a des avantages environnementaux, sociaux et économiques. Afin de profiter de ses avantages, AU/LAB propose la réalisation, dans un premier temps, de 3 projets pilotes de gestion décentralisée de la matière organique provenant des industries, des commerces et des institutions, (ICI). D’ici 2030, l’objectif serait d’installer 10 SGMO permettant de composter 4 000 tonnes de matière organique en compost de qualité. Ces 10 SGMO viendraient en complément aux projets de compostage centralisé prévus qui revêtent plusieurs avantages au niveau logistique, particulièrement pour la collecte individuelle de la matière organique. «Selon nos calculs ses systèmes décentralisés seraient de cinq fois moins cher qu’un système centralisé», mentionne Jean-Philippe Vermette.

Plusieurs villes à travers le monde (New York, Baltimore, Edmonton pour ne nommer que ceux-là) ont choisi de mettre en place des SGDMO en partenariat avec des projets d’agriculture urbaine afin de sensibiliser la population locale aux bienfaits du compostage. Montréal pourrait aller plus loin et innover, comme elle sait le faire !Dans le cadre de son mémoire  AU/LAB y va avec trois recommandations :

Recommandation #1

Inscrire l’agriculture urbaine comme une opportunité dans le PDGMR non seulement pour la valorisation du compost produit, mais également dans une perspective de recherche et développement entourant le prétraitement de la matière (par les insectes et les champignons) et pour l’implantation de sites de gestion décentralisée de la matière organique.

 Recommandation #2

Mettre en place et réaliser des suivis de projets pilote de gestion décentralisée des matières résiduelles organiques (provenant des ICI et logement 9 portes et plus) en lien avec des initiatives d’agriculture urbaine pouvant intégrer le compost dans leur activité de production. Réaliser ces projets dans divers arrondissements (dans la mesure du possible) et dans divers contextes.

Recommandation #3

Créer des partenariats innovants de financement permettant l’implantation et la gestion de ces SGDMO notamment avec le MAPAQ, le Ministère de l’environnement, Recyc-Québec et des mesures d’écofiscalité aux industries et promoteurs immobiliers.

 Pour lire le mémoire complet : PLAN DIRECTEUR DE GESTION DES MATIÈRES RÉSIDUELLES 2020-2025 DE MONTRÉAL : Mémoire déposé par le Laboratoire sur l’agriculture urbaine (AU/LAB), 2020, 14p.

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