L’aventure agricole montréalaise : une géopolitique urbaine quid de tensions? – Archipel
Depuis plusieurs années, la question du système alimentaire prend de l'ampleur à Montréal. De nombreuses initiatives en agriculture urbaine (AU) prennent racine dans la métropole par une réappropriation citoyenne de l'espace public. Elles prennent la forme de jardins communautaires et collectifs, ou bien pour innover vers d'autres formes de production alimentaire en milieu urbain (toits verts, jardins à partager, etc.), mais sans toutefois réussir à se pérenniser dans l'espace et le temps. Dans ce contexte, ce mémoire analyse la dimension géopolitique de la production alimentaire présente sur le territoire montréalais. Il aspire à mettre en lumière les raisons, les acteurs et les effets sur la ville de Montréal, spécifiquement sur l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal, et d'analyser les interactions externes et internes entre les différents acteurs de l'AU, ainsi que les représentations et dynamiques territoriales qui les accompagnent et les soutiennent. Elle vise donc à mettre en évidence les interactions des acteurs locaux, régionaux et nationaux pour voir dans quelle mesure la question de l'AU est un objet de tensions entre les acteurs par l'interprétation de leurs représentations sociales et territoriales. L'originalité de ce travail réside dans le fait qu'il constitue la première tentative à l'étude d'une géopolitique locale de l'AU. Ce mémoire s'attache à démontrer la pertinence géographique dans son cadre d'analyse et méthodologique. L'analyse fait preuve ici de sa capacité à être opérationnalisé dans une recherche priorisant la méthode géopolitique. Les résultats obtenus permettent d'élargir les connaissances sur la question des potentialités, des acteurs et des représentations de l'AU sur le territoire montréalais et d'ouvrir de nouvelles perspectives sur la matière. La viabilité de l'AU est fonction de la prise en compte des spécificités du territoire, des politiques municipales, des représentations socio-territoriales des différents acteurs, des potentialités et des interactions entre les fonctions économiques, sociales et environnementales d'un territoire urbain. Malgré une forte volonté citoyenne pour l'implantation de projets en AU sur le territoire montréalais, leur viabilité en est toutefois diminuée sans un soutien politique, par l'intermédiaire de politiques municipales, de programmes de subvention à court et long terme, et d'une accessibilité à des espaces cultivables peu dispendieux. Avec l'appui du politique, les projets en AU augmentent leur probabilité à être pérenniser dans l'espace et le temps